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Aujourd’hui, pas d’interview, ni un livre que vous avez choisi, mais un coup de cœur du lycée que j’ai voulu vous faire découvrir parce qu’il a marqué mon esprit il y a déjà six ans en alliant deux arts que j’affectionne tout particulièrement : l’écriture et la peinture. Mais rassurez-vous, le fonctionnement normal de la chronique va revenir dès le mois prochain, et d’ici deux semaines, vous recevrez à nouveau les grilles de votes pour l’article du mois d’après. Place à la chronique maintenant !

            Non, non, mon enfant, ce n’était pas lui. C’était le peintre. Veermer. C’était Johannes Veermer et son épouse. Tu es censée faire le ménage de son atelier.

 

            Griet, une jeune hollandaise âgée de seize ans, se voit contrainte de quitter sa maison pour aller travailler et loger chez le célèbre peintre Johannes Vermeer. Elle se met donc au service de l’artiste pour pouvoir faire vivre sa famille qui sombre dans la misère depuis qu’un accident de travail a privé son père de la vue, et donc de son gagne-pain. Rapidement, une relation toute particulière va s’installer entre eux, malgré les comportements exécrables des six enfants du peintre et de son épouse. Dans ce roman, Tracy Chevalier imagine, à partir du célèbre tableau « La jeune fille à la perle »  de Johannes Vermeer, la vie du modèle qui aurait servi au peintre. À l’aide de cette simple représentation, l’auteure nous plonge au cœur de la Hollande et dans une intimité imaginée à partir de l’expression et du regard du personnage représenté sur le tableau.

Les couleurs elles-mêmes compensaient mes difficultés à cacher ce que je faisais. J’aimais broyer les ingrédients qu’il rapportait de chez l’apothicaire, des os, de la céruse, du massicot, admirant l’éclat et la pureté des couleurs que j’obtenais ainsi. J’appris que plus les matériaux étaient finement broyés, plus la couleur était intense. A partir de grains rugueux et ternes, la garance devenait une belle poudre rouge vif puis, mélangée à de l’huile de lin, elle se transformait en une peinture étincelante. Préparer ces couleurs tenait de la magie.

 

            Le gros point fort de ce roman pour moi, comme dit plus haut, c’est l’alliance de ces deux arts que sont l’écriture et la peinture. Griet pénètre peu à peu dans l’univers du peintre, passant du ménage de son atelier et du reste de la maison à la préparation de ses peintures. Elle va même être amenée à lui servir de modèle au fur et à mesure qu’ils vont se rapprocher et que Vermeer va apprendre à faire confiance à la jeune femme.

            Ensuite, on s’attache très facilement à Griet, cette adolescente obligée de travailler pour améliorer la vie de ses parents et de sa petite sœur, pour leur assurer de vivre de façon convenable. On compatit à son déchirement en quittant la maison familiale, à son dur labeur au service de la famille Vermeer et surtout avec les enfants qui lui mènent la vie dure, à son rejet par l’épouse et la gouvernante qui jalousent la relation qui s’installe entre elle et le peintre puisqu’elles n’ont aucun accès à l’atelier de travail de Johannes.

« Maintenant, regardez-moi. »
Je tournai la tête et le regardai par-dessus mon épaule droite.
Ses yeux s’immobilisèrent dans les miens et tout ce qui me vint à l’esprit ce fut que leur gris me rappelait l’intérieur d’une coquille d’huître.
Il semblait attendre quelque chose. Mon visage commença à refléter ma crainte de ne pouvoir le satisfaire.
« Griet », reprit-il avec douceur. Il n’eut point besoin d’en dire davantage, mes yeux s’emplirent de larmes. Je les retins, je savais faire maintenant.
« Oui. Ne bougez pas. »
Il allait peindre mon portrait.

            C’est de cette façon que l’auteur imagine que Vermeer a eu l’idée de ce tableau, ainsi que celui de La laitière qui a traversé les âges et qui a inspiré la marque de desserts que nous connaissons tous et qui porte le même nom. Ce que je trouve intéressant avec ce roman, c’est qu’il donne vie à ce personnage que nous connaissons tous, que nous avons déjà tous vu, mais dont peu de personnes connaissent l’origine.

 

C’est un roman que je conseille vivement pour les personnes attirées par l’art de la peinture, ou encore qui aiment voir un personnage dont ils ont une image précise évoluer dans une fiction.

Lilou

Pour vous procurer « La jeune fille à la perle« , cliquez sur l’image ci-dessous 🙂

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