scott

Bonjour à tous,

Aujourd’hui je vais vous présenter un livre du grand Michael Scott. Auteur irlandais spécialiste de la mythologie et du folklore de son pays. Son succès est tel qu’il est considéré, en Irlande, comme « Le Roi de la Fantasy ». Genre littéraire faisant intervenir des éléments surnaturels (esprits, magie…) acceptés par les personnages et ayant une utilité dans le monde représenté. Les récits mythologiques font partie de ce genre. Malheureusement, à ce jour, ce livre est l’un de ceux qui n’ont pas été traduits en français. Il est en correspondance avec un autre livre du même auteur (« Irish Folk and Fairy Tales »).

Pour quels lecteurs :

– Personnes comprenant l’anglais ;

– Public ado-adulte ;

– Férus de récits de légendes ;

– S’intéressant à l’histoire de l’Irlande ;

– Désireux de s’initier au gaélique irlandais.

À la lecture de ce livre je me suis rendue compte qu’il se découpait en 3 parties :

La première résume la création de l’Erin en s’inspirant de la Bible et introduit le personnage du barde Amergin.

La seconde est le récit du mythe de Cuchulain (Le chien d’Ulster), un demi-dieu qui sera connu pour être le plus grand des héros de l’Erin. Dans ce récit, de nombreux narrateurs se succèdent (dont Amergin), ce qui dynamise la narration et permet d’avoir des points de vues différents sur l’intrigue. Ce mythe nous plonge dans un monde empreint de magie où les Sidhes et autres créatures de l’Autre-Monde interfèrent en permanence sans que les hommes s’en rendent compte. La vision de ces créatures nous est révélée par Cuchulain puisque fils du dieu Lugh, il peut, contrairement aux humains, les voir. Le récit de sa vie est avant tout une quête dictée par le destin faite d’apprentissages pour surmonter des obstacles toujours plus imposants. Il est un personnage attachant qui devient, au fil des pages, un être d’une grande bonté cherchant à rendre justice pour le bien de tous. Il est un homme de parole, et découvrira que tous ne le sont pas.

La dernière partie est une succession de nouvelles dont le temps de la narration nous amène jusqu’après la seconde guerre mondiale. Ces nouvelles font intervenir des fantômes, leprechauns, banshees, le dullahan (cavalier sans tête montant un destrier décapité) et autres malédictions dans un cadre qui devient progressivement l’Irlande que nous connaissons aujourd’hui.

Le fait de passer d’un récit à un autre est un peu déroutant au début. Puis on finit par se rendre compte que le fil conducteur est bien « les mythes et légendes », et non pas uniquement celui de Cuchulain. En effet, même s’il permet une continuité narrative, il laisserait le lecteur sur sa faim. Le second avantage que j’y vois réside dans les nouvelles en troisième partie qui nous invitent à continuer la lecture, à comprendre comment la magie opère en Irlande et permet, entre autre, d’expliquer avec une autre cohérence, ce que la science ne pouvait pas à l’époque (comme la naissance des quatre couleurs de peau).

Le verdict :

Cette intrusion constante d’éléments fantastiques dans la narration invite le lecteur à croire en ce qui lui est conté. Ce livre captivant se lit facilement. Je pense que le style dynamique de l’œuvre et ses chapitres assez courts en fait un bon choix de première lecture en anglais. Pour le gaélique, pas d’inquiétude puisque l’auteur nous traduit les quelques mots présents.

Selon moi, l’enchaînement de récits différents garde une cohérence qui m’évoque plus l’Histoire des mythes irlandais (en prenant sa source dans la Bible et en s’achevant à notre siècle) qu’une tentative de tous les répertorier sous forme de liste de courses. C’est justement cette non-exhaustivité affichée qui donne véritablement envie de poursuivre la lecture avec le second ouvrage.

Au final, nous avons l’impression d’assister au récit d’une société en construction que la magie empêche de tomber dans le piège du manichéisme. L’habileté de l’auteur est telle que le lecteur se familiarise sans se lasser de ce monde empreint de magie.

je recommande