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Bonjour,

Aujourd’hui je vais vous présenter le dernier ouvrage publié par les Éditions de la Reine : 30 ans, célibataire, un enfant, permis B par Isaac Frelon à qui je laisse le soin d’introduire son œuvre.

« Sachez […] que toute ressemblance entre les personnages de ce roman et des personnes existantes ou ayant existé est simplement voulue. »

Vous ne pourrez pas dire que je ne vous ai pas prévenus.

Pour quels lecteurs :

– Adultes

Cette auto-fiction nous plonge, le temps d’un entretien d’embauche qui doit changer la vie d’Isaac Frelon, dans son passé. Père célibataire pour qui la célèbre chanson Mon fils ma bataille est devenue une cruelle réalité. Il nous confie, un peu à la manière d’un journal intime, ses joies, peines et moments de solitudes.

Cependant détrompez-vous, il ne s’agit pas là d’un roman larmoyant qui vous donne envie de pardonner à votre mari ses écarts de conduite. Non, Isaac est un homme qui garde sa dignité, misogyne avant tout, et qui fait étalage de ses innombrables conquêtes aux surnoms pour le moins surprenants. Elles sont Sushi, Floc-Floc ou encore Fake Smile. Si ces surnoms évoquent une réification de la femme, c’est la dernière citée qui le rendra père du petit Isaac 2.0 à qui il dédie ce livre tout en espérant qu’il ne le lise jamais.

Ainsi, cet entretien devient peu à peu un prétexte pour nous raconter tout ce qui gravite autour de lui : les femmes, la société, le travail, la justice et le passé.

Thème intemporel pour un roman qui l’est tout autant. Isaac s’amuse avec les références en tous genres (musicales, cinématographiques, littéraires, philosophiques…) sans jamais alourdir la narration. Certaines sont présentes, comme une métaphore filée, de la première à la dernière page. C’est le cas pour la figure du père, absent pour Isaac et à qui il a peur de ressembler. Il nous rappelle à quel point la vie peut être un cercle vicieux et qu’il est important de pouvoir le rompre.

Ironie de la situation, cet homme dans toute sa masculinité, fait table rase de ce soi-disant « instinct maternel » et de tous les clichés véhiculés autour de la mère. Sa façon d’appréhender et de vivre une paternité qu’il n’avait pas prévue et que son ex-compagne s’amuse à complexifier, fait de ce livre un véritable guide pour les futurs-pères célibataires. Cependant, les femmes ne seront pas en reste étant donné les différentes façons dont elles sont décrites.

Son style direct et sans artifices, qui va de pair avec l’univers masculin, couplé d’un humour décalé et d’une autodérision sans bornes, m’ont fait rire chapitre après chapitre. La diversité des personnages et des situations nous fait à un moment ou un autre nous identifier à quelqu’un. Au final, derrière ce masque viril, c’est l’homme qui nous touche et passe de salaud à quelqu’un d’attachant.

 

« Combien de fois ai-je entendu « mais comment tu fais ? », ou «  tu t’en occupes bien, on dirait une mère ». Je crois qu’il n’existe rien de pire qu’une insulte travestie en compliment. »

 

Si les chapitres sont nombreux, ils sont assez courts et annoncent la couleur d’emblée. À chacun sa digression, étudiée pour calquer l’avancée de l’entretien. Que ce soit une playlist, une recette de cuisine ou encore une définition du dictionnaire, tout dans ce roman semble être fait pour surprendre le lecteur d’abord visuellement, puis par son contenu.

 

Verdict :

Je ne vais pas mentir, j’ai beaucoup de mal à définir ce livre. Il se situe entre le journal intime, le guide de paternité et le roman engagé. C’est ce qu’il m’est venu, en prenant du recul, après avoir lu la toute dernière page. En effet, il utilise les codes de chacun de ces genres sans vraiment s’enraciner dans un spécifiquement.

S’il est relativement court, chaque page compte, et tous les chapitres ont leur importance (même s’ils ne font que 4 ou 5 lignes). Il y a aussi ce style qui a le don de rendre la lecture plaisante voire addictive.

Ce qui est génial, c’est aussi qu’il s’adresse à tout le monde et que tous peuvent s’y retrouver en tordant formidablement le cou aux idées reçues. Si les hommes (mariés, en couple, célibataires ou libertins) y retrouveront sans peine un univers macho, les femmes auront du plaisir à lire ce livre tout en comprenant ce qu’il y a dans la tête d’un homme.

Au final, cet ouvrage nous rappelle que vivre, tout comme être père, est un combat qu’il faut mener à chaque instant pour garder ses droits et changer le regard des femmes sur la capacité des hommes à être père. Après tout, nous sommes tous égaux face à l’arrivée d’un enfant.

 

Léona.

 

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