— Bonjour, Gaëlle ! Bonjour, les scribouillards ! Tout le monde va bien ?
— Magali, tu tombes bien. Il faut que tu t’actives, on doit partir.
— Pourquoi ? Ce n’est pas maintenant qu’on arrête les jeux, c’est en 2018.
— Plume et Muse ont été envahies par des extraterrestres !
— Comment ?! Tu me fais marcher ?
— Je t’assure ! Je voudrais te raconter, mais c’est trop long. Il faut les rejoindre, maintenant.
— Heu… Bon… D’accord. On peut quand même lancer le jeu de la semaine, avant ?
— Dépêche-toi, alors !
— T’es marrante, toi ! Je n’ai pas d’idée, là.
— Cherche ! Vite ! Je commence à préparer la voiture.
— Bon, eh bien… Chers amis, vu que le temps presse, vous allez imaginer ce qui arrive à Plume et à Muse, envahies par des extraterrestres. Pour corser le tout, vous écrirez cette histoire trois fois, de plus en plus succinctement : une première fois avec environ 300 mots, une deuxième avec un maximum de 100 mots, puis en seulement 30 mots (ou moins si vous y parvenez).
Gaëlle revient, s’épongeant le front, essoufflée.
— C’est bon ? On y va ?
— C’est parti ! Au plaisir de vous lire, les amis !
— Alors, t’as trouvé un truc ?
— Oui, mais je ne sais pas si je vais vraiment leur faire gagner du temps. Je leur ai demandé de raconter la même chose, trois fois, mais avec de moins en moins de mots !
— L’art du résumé. C’est bon, ça ! Ou celui de purifier, pour ne retenir que l’essentiel.
— J’espère qu’ils garderont une dynamique et que l’effet comique ou dramatique restera bien présent.
— On verra bien ! Ils sont forts, nos scriboubou.
Métissage
Les extra-terrestres ont des muses, comme tout le monde, ils sont même très bons poètes. Leur poésie est cosmique. Ils ont aussi des doigts, six et verts et de vilaines têtes surmontées d’antennes spiralées. Ils sont polyglottes. Mais ils n’ont rien pour écrire. Ils viennent donc enlever Plume, sur terre, dans leurs soucoupes.
Ce soir là, les habitants croient devenir fous en apercevant des lueurs inhabituelles dans le ciel. Les chaînes d’information en continu sont sur place. Mais les journalistes ne distinguent pas bien la scène.
Plume est enlevée, Muse cherche à la défendre. Ce n’est pas elle que les extra-terrestres venaient chercher, mais elle est aussi enlevée. Ils les séquestrent toutes les deux. Après de nombreux pourparlers, elles réussissent à convaincre leurs ravisseurs de créer un atelier d’écriture intergalactique.
Les petits hommes verts en viennent à rédiger, à la plume, des poésies pleines d’humanité. Une acculturation se crée, leurs inspirations se mêlent. Muse et Plume sont des érudites qui transmettent leurs connaissances poétiques aux hommes verts. Réciproquement, les extra-terrestres leur inculquent leur savoir millénaire. Grâce à ce souffle nouveau et bénéfique, ils réalisent qu’il ne faut pas emprisonner Muse. Ils décident donc de relâcher nos deux poétesses sur terre. En raison d’une erreur de téléportation, indépendante de la volonté de leurs hôtes, elles visitent les Seychelles et devront rentrer en avion.
Plume et Muse rentrent chez elles toutes bronzées. Elles ne veulent pas passer pour des folles et ne racontent à personne leur séjour dans l’espace avec des « martiens ». Elles se souviennent des écrits des aèdes de l’espace et publient un recueil très original. La critique est abasourdie, elle n’a jamais vu cela. Du côté des extra-terrestres, c’est la même chose, l’esprit de Muse et de Plume planera sur leur planète à jamais.
1er résumé
Les extra-terrestres ont de l’inspiration, des mains, mais n’ont rien pour écrire. Ils viennent donc enlever Plume, sur terre, dans leurs soucoupes. Muse qui veut la protéger est aussi enlevée. Nos deux héroïnes créent un atelier d’écriture intergalactique. Leurs ravisseurs en viennent à écrire avec humanité. Un métissage s’opère entre les deux cultures. Plume et Muse de retour sur notre planète, s’inspirant de l’univers des petits hommes verts, écrivent un recueil poétique qui connaît un succès fulgurant.
2ème résumé
La poésie des extra-terrestres change grâce à l’enlèvement de Plume et de Muse. Le phénomène est réciproque. Un métissage s’opère entre leurs deux univers culturels.
BRAVO ANNE ! Défi relevé et haut la main s’il vous plaît !
Je me lance… pas facile, surtout pour le dernier !
Marge de + ou – 10% hein !
300 mots :
La nuit était tombée depuis quelques heures. La pénombre envahissait le salon où Plume et Muse regardaient un épisode de La Quatrième Dimension. Seule la lueur bleutée de l’écran se répercutait par intermittence sur les murs, comme un stroboscope blafard. Les bibelots paraissaient bouger au gré des flashs, ce qui rendait l’ambiance encore plus propice aux angoisses générés par le programme. Lorsque soudain…
Une clarté aveuglante s’insinua brutalement par la fenêtre. Elle inonda la pièce avec une telle intensité que nos deux héroïnes n’eurent d’autre choix que de cligner des yeux et de se protéger de la main.
« Que se passe-t-il », gémirent en chœur les téléspectatrices, encore immergées dans leur série favorite où un monstre de l’espace enlevait pour la dévorer une sculpturale actrice.
Affolées, mais néanmoins curieuses, elles s’approchèrent de la fenêtre. Malheureusement la clarté si vive les empêchait de voir quoi que ce soit. Elles se demandaient encore que faire lorsque trois coups sourds ébranlèrent la porte d’entrée.
Plume et Muse, serrées l’une contre l’autre sous l’emprise de l’effroi, avancèrent à petits pas dans le couloir. Hésitantes, elles restèrent là, plantées devant le panneau de bois dont les contours brillaient de cette lumière brûlante venue de nulle part.
Trois nouveaux coups résonnèrent, si violents que la porte semblait être sur le point de se dégonder.
La main tremblante de Plume s’approcha de la poignée. Muse tenta de lui agripper le bras pour la stopper dans son geste. Trop tard. La porte s’ouvrit dans un grincement sinistre. En contre jour une ombre apparut sur le seuil. Leurs yeux peu à peu habitués à la lumière, cette ombre se dessina plus nettement et la silhouette d’un être humanoïde d’un vert profond apparut. Il leva la main vers elles et, d’une voix caverneuse lança :
Bonsoir ! Je viens vous proposer nos produits Cetelem !
100 mots :
La nuit assombrissait le salon de Plume et Muse, affalées devant La Quatrième Dimension. Seule la lumière de l’écran donnait vie aux objets. Soudain…
La fenêtre s’illumina. Une lumière d’une intensité douloureuse.
«Que se passe-t-il», gémirent les téléspectatrices, déjà apeurées par leur série.
La curiosité l’emporta, elles s’approchèrent de la fenêtre, sans rien distinguer. Là, trois coups sourds résonnèrent.
Plume et Muse, terrifiées, avancèrent. Hésitantes, elles restèrent devant la porte qui laissait filtrer cette lumière étrange.
Trois nouveaux coups violents semblèrent vouloir détruire le panneau.
Plume ouvrit contre l’avis de Muse. L’ombre verte de l’être se clarifia devant les phares puissants. Il leva la main.
«Bonsoir ! Je suis représentant Cetelem !»
30 mots :
Plume et Muse regardaient la TV dans l’obscurité. Soudain… Une vive lumière.
Affolement. Impossible de voir dehors. Trois coups résonnèrent.
Terrifiées, elles allèrent dans l’entrée.
Trois coups violents.
Plume ouvrit. Une silhouette verte.
«Bonsoir ! c’est Cetelem !»
hhaahahahahahahahahahahahah j’adore la derniere ( cetelem) , magnifique.