— Salut, Magali !

— Je ne te dis pas « bonjour », Gaëlle, ce n’est pas un « bon jour ».

— J’ai fait quelque chose de mal ?

— Non, je ne veux juste pas discuter, aujourd’hui.

— Pourtant, j’ai une super question à te poser pour introduire notre jeu de la semaine.

— Je ne vais pas pouvoir t’en empêcher…

— C’est vrai ! Alors, tu vois ce verre avec de l’eau ? Est-il à moitié plein ou à moitié vide ?

— Pfff, je ne sais pas où tu veux en venir, il n’est ni l’un ni l’autre. Je n’ai que trop entendu cette devinette pour savoir si on est optimiste ou pessimiste.

— Eh bien, un ingénieur te dirait que le verre est rempli à moitié d’eau et à moitié d’air, il est donc techniquement entièrement plein ! C’est génial ! J’adore !

— Je ne sais pas trop, il n’est surtout pas assez petit ou deux fois trop grand…

— Allez, je lance le jeu, ça va te remonter le moral. Mes scribouillards adorés, vous confronterez, dans un court dialogue, un personnage foncièrement optimiste (sans aucune négation dans son texte) et un personnage définitivement pessimiste (avec des négations partout).

— Ce n’est pas si facile. Et puis, il ne faudrait pas qu’ils loupent leurs incises ou leurs verbes de dialogue. D’ailleurs, ils ne sont pas vraiment obligés d’en utiliser, si ce n’est pas pertinent.

— Ils s’en sortiront à merveille. Ils apprendront la tendance naturelle qu’ils ont et ils s’obligeront à trouver des formulations différentes pour accentuer l’état d’esprit de leurs personnages.

— Mouais… Je ne suis pas convaincue.

— Tu vas voir ! Je compte sur vous, les amis !


Alors, Magali, tu sors boire un verre avec moi ?

Ce verre n’a que de l’eau.

Je te servirai volontiers autre chose, si tu acceptes.

Pas d’alcool, je n’aime pas, mais je ne dis pas non à un jus de fruits bien frais.

Tu vois, tout s’arrange. Je commence même à te voir sourire !