— Hey ! Bonjour !
*Gaëlle agite vivement ses mains impatientes*
— Bonjour à tous ! Bonjour, Gaëlle ! Tu es bien en forme, dis-moi ?
— Eh oui ! C’était la semaine de la réduction des déchets !
*Gaëlle se tortille en mimant une danse de la victoire*
— Oui, c’est sympa, mais pas de quoi sauter partout ! Si ?
— En fait, ça m’a donné une très bonne idée de jeu, alors…
— Aïe ! Je t’avoue que je suis un peu sceptique : l’année dernière, tu nous as déjà fait le coup avec tes histoires de poubelles, donc…
*Magali fait la moue*
— Ce n’était pas très glamour, je le reconnais, mais je te promets que, cette fois-ci, c’est beaucoup plus créatif !
— Haha, tu nous fais un peu de publicité pour le webséminaire « Pratiques créatives pour écrire » ? (pour en savoir plus, cliquez ici )
— Un peu, c’est vrai, mais revenons-en à nos ordures.
— On est tout ouïe.
— Chers scribouillards, je vous propose d’écrire une recette originale pour récupérer les restes de la semaine. En prose ou en vers, dans notre monde ou un autre… Laissez libre cours à votre folie ! Il ne faut pas se brider : je vous interdis de gaspiller votre inspiration, même si ça ne pollue pas !
— OK. Heu… Ecrire-un-roman n’est pas un blog culinaire, tu le sais ?
— Pfff ! Peu importe, le tout c’est d’utiliser les restes et/ou déchets pour rédiger une recette farfelue.
— Hum… Ça promet des textes puants de bons mots et de phrases aux saveurs exotiques… Bon courage à tous !
— Ne prends pas ce ton ironique, je suis sûre qu’ils vont nous mettre l’eau à la bouche…
— À la bouche d’égout, oui, on va avoir droit à du gloubi-blouga ou du pudding à l’arsenic…
— Oh oui ! Casimir…
« Dans un grand saladier, vous mélangez de la confiture de fraises, du chocolat râpé, de la banane écrasée, de la moutarde très forte et des saucisses crues, mais tièdes, c’est très important… »
— Bon ! Eh bien, je sens qu’on va bien rigoler !
*Magali se tourne vers l’assemblée et hausse les épaules pour s’excuser des idées étranges de son amie*
Bonjour !
Après Lila c’est compliqué !
D’écrire un texte à la volé !
– Donc, des commentaires envers et contre tout !
– Et, n’allons pas chercher la p’tite bête surtout !
– En créativité, pas de gaspillage !
– Même les farfelus seront tous à la page !
– Et dire, il était une fois quoi quoi quoi !
– C’est peut-être bien, mais il y a d’autres choix !
– Chère Lila sans S, bien jolie fleur, merci !
-« Alors, donc, parce que » je suis très curieux,
– A la saveur des bons mots, pas de soucis !
– J’irai ! » bien que ! qui que » ce soit, c’est heureux !
– Le « besoin de paraitre, de dire, de sembler » !
– J’adhère à l’antipollution des mots !
– Magnifique idée ! Lila l’a commenté !
– Chassez l’naturel, il revient au galop !
– Cette nouvelle de Lila est tellement parfaite,
– Sa lecture m’a complètement anéanti !
– Mon potage à coté est médiocre recette !
– Si bien que je n’ose proposer appétit !
– Laissons passer le temps ainsi que l’on oublie !
– En douce, je ferai ainsi le commentaire !
– Médiocre de ma recette » Grosse cavalerie » !
– Serez vous indulgentes, ne soyez pas sectaires !
Ahah ! Très sympa, Jacandre ! Et en vers, monsieur !
Merci Magali pour tes retours très positifs! J’ai encore du chemin à faire, j’ai même laissé au moins une faute d’orthographe!
Je vais essayer de relever tous les défis que vous nous proposez!
Je trouve la démarche géniale,
le site est très bien et je trouve vraiment chouette de pouvoir partager ses écrits avec des petits inducteurs de créativité.
Bravo et merci pour ça!
Pollution littéraire
« Approchez ! Approchez ! Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, venez découvrir notre restaurant littéraire « A la saveur des bons mots ».
Ici on ne mange pas de fins mets délicats en sauce mais bel et bien, au contraire, des mots inutiles, des mots vains, des mots trop souvent répétitifs, des mots familiers, des gros mots. Tout doit être recyclé par vos organes cérébraux et digestifs.
Fini les « donc », « alors », ou autres conjonctions de coordination répétées trop souvent. Ici, les déchets littéraires servis dans l’assiette se transforment en magnifiques phrases, tout droit sorties de vos fines bouches une fois le trop plein avalé. Une bouchée de mots putrides et inopportuns est égale à un paragraphe.
Fini les « parce que », « bien que », « qui », « que ». Bienvenue au mot adéquates, utiles, importants, dont Molière aurait été fier.
« Le chemin est long, du projet à la chose » disait-il. Il en va de même de la digestion de tous ces mots gluants qui polluent et embrument votre esprit et qui vous permettent pourtant désormais, grâce à notre restaurant, d’envisager l’écriture autrement.
C’est un processus qui demande du temps également mais plus vous viendrez chez nous dîner souvent, plus vos capacités à réinventer les mots trop usagés prendra de l’ampleur et gagnera à se faire reconnaître.
Heureusement, il vous sera possible, si l’envie vous en prend, de digérer tranquillement en vous relaxant et en méditant sur les mots nouveaux que vous pourrez rencontrer dans notre bibliothèque spéciale créativité.
Vous en ressortirez grandis, chargés d’une nouvelle banque de données verbales.
Fini pour vous les auxiliaire tant de fois écrits et répétés : être et avoir !
Fini les verbes qui reviennent constamment : paraître, sembler, dire, etc. !
Fini les redondances insupportables à la longue !
Fini les lourdeurs !
Fini la pollution !
Vous parviendrez dorénavant par remplacer tous ces éléments par d’autres moins usités, plus constructifs et plus harmonieux.
Je vous souhaite un bon appétit ainsi qu’une agréable prise de conscience littéraire, dans notre restaurant de bibliothéconomie « A la saveur des bons mots ».
Coucou Lila ! Merci pour cet appel à l’arrêt du gaspillage de mots et bravo ! ^^
Génial ! Quelle belle idée ! J’adore !
L’idée est super! Je me suis régalée à te lire, merci!
Merci à tous pour vos gentilles remarques dont je viens seulement de prendre connaissance pour certaines d’entre elle. J’adore vraiment l’ambiance de cette rubrique. Et la répartie de jacandre y est très plaisante. Bravo également à Hélène pour son texte.
Bienvenu au resto Au recyclage etc…
Nous sommes de jeunes passionnés de l’environnement et avons entrepri de créer un véritable OVNI dans le milieux.
Convivialité oblige, nous nous sommes implantés dans un entrepôt laissé à l’abandon depuis bien longtemps. Pas de déco dans le style industriel, chez nous vous voyagerez grâce à la récupération. Un artisanat du coin, à qui nous avons confié des objets en tous genre, s’est fait une joie de les détourner. Son thème, Nature et Civilisation du monde.
Côté cuisine, le chef accueille tous les visiteurs. En effet, chez nous pas question de venir sans apporter sa contribution. Apportez-nous tout ce que votre frigo et garde-manger recelle de peu ragoûtant, ce petit génie de la gastronomie en fera des merveilles. Notre carte est aussi unique qu’imprévisible. Si ça déstabilisé au début, les gens reviennent car ils savent que de bonnes surprises les attendent.
Enfin, amis artistes, que vous soyez poètes, musiciens, chanteurs au jeunes écrivains, il n’est de meilleur écrin pour vos créations que ce lieu magnifique. Vous êtes des sources intarissables et nous comptons sur vous pour créer une atmosphère tranquille.
À bon entendeur !
Aurore, j’adore ton idée ! Je suis presque déçue qu’un tel endroit n’existe pas, je pense que je m’y précipiterais ! Qui sait, ton idée inspirera peut-être de jeunes entrepreneurs écolos fan de la récup’ ! 😉 Merci beaucoup !
Merci Magali. C’est vrai que serais sympa. Après, le problème quand un bon concept fait appel à la solidarité et au bon sens, ce sont les abus.
Je voulais sortir de la puanteur des poubelles, histoire de prendre une bonne bouffée d’air frais.
je suis en train d’élaborer une soupe, un potage à l’amertume ravageuse, soyez patientes, il faut du temps ! Ne serait-ce pour
se procurer les ingrédients . A bientôt !
bonsoir !
– Menu déjà saturé par les demandes . Prière de s’inscrire !
Entré :
— Crouton de baguette rassie détrempée au jus de sardines pressées ,accompagnés de sa gelé de cassis et de son filet d’anchois
enroulant sa belle framboise montardée .
Plat :
— Les yeux aux regards fou de loup/bar dérivant sauvage et de gros maquereaux incestueux bien installés sur le rebord
de l’assiette vous fixent, vous incitant à « savourer » sans tarder » le plat qu’ils « président « .Donc à déguster sans broncher !
Le hachis du chef , sardines bretonnes et lobe de foie de truie émulsionnés finement et étalé sur des tranches de pain de
campagne rassies, mais ramollies à la mousse de bière brune au calva, étalé à la queue de morue salée . Une sauce savoureuse accompagne ce hachis . C’est un pressé de têtes de maquereaux rageurs pour en extraire le jus . Ce
jus délicieux est magnifié par l’ajout d’un écrasé de mures sauvages et de quelques grains de chasselas suret .
Dessert :
— Sur une pâte feuilletée périmée depuis longtemps ( six mois maximum) étaler du beurre rance, ajouter des quartiers de
pommes ratatinées et quelques poires blettes , saupoudrer de chapelure de vieux pain rassi ,ensuite étaler un blanc d’oeuf
de cane incorporant de la sauce soja et une cuillère à soupe de moutarde de Dijon . Mettre au four 45 minutes à 200° .
servir très chaud … Bon appétit, régalez-vous !!!
Jacandre, je ne sais pas si je dois saliver ou avoir la nausée ! ^^ Merci pour ce délicieux moment.
Merci Magali ! j’ai réfléchi, je vous invite toutes les deux à venir déguster ce délicieux repas !
Bonjour !
El
Bonsoir!
Voici mon premier partage de texte!
Merci déjà de me lire!
Tablée dominicale
C’était un dimanche. Jésus avait rassemblé ses amis pour un dernier repas… ils avaient déjà guindaillé toute la journée et il ne restait plus grand-chose…
Pour l’apéro, il rassembla tous les verres de Sangria laissés pour morts lors de la dernière Eden’Party organisée à l’occasion du dix-huitième anniversaire de mariage d’Adam et Eve. Il récupéra les fruits imbibés d’alcool, qu’il plongea dans un saladier rempli d’eau bénite. Chacun reçu ce breuvage de fortune qui eut, ma foi, beaucoup de succès. Il proposa en accompagnement de délicieuses olives cueillies (volées) dans le jardin des des oliviers.
Les disciples passèrent ensuite à table, juste après avoir salué Marie et prié Notre Père (enfin, celui de Jésus) pour qu’ils soient parmi eux. Ils refusèrent poliment, préférant les galipettes platoniques aux repas gastro-trophiques de leur fils. Jésus rompit le pain rassis et se rassit en ordonnant que chacun en mange, même s’il était sec. Il s’agissait en fait des restes de ce festin organisé sur la plage quelques jours plus tôt. Si tous les poissons avaient été dévorés, il avait eu la main un peu lourde lors de ses multiplications de pains de seigle, pains noirs et autres spécialités boulangères germaniques dont il raffolait tant (à l’inverse de ses convives).
Il transforma un peu d’eau en vin très fort pour faire passer ce mets de mauvais goût qui leurs restaient en travers de la gorge. Si tous finirent un poil pompette, Jésus, lui, était ivre… et bientôt mort.
En effet, pour couronner le tout, le Seigneur n’avait rien prévu comme dessert : il n’avait pas eu le temps de faire des courses, trop occupé à prendre les bonnes, nouvelles au village. Il ne restait plus rien. Jésus, plus trop sain d’esprit mit fin aux festivités en braillant haut et fort des tas d’histoires de Père, de Fils, de bergers, d’angelots rototo, de gloria : des récits plus délirants les uns que les autres. Les plus courageux restèrent jusqu’au bout. Les autres rentrèrent dans leurs foyers. Judas, son plus fidèle ami, lui tint compagnie jusqu’à l’aurore. Jésus, épuisé et plus pété que jamais, s’offrit en gerbe malodorante. Le manteau de Judas était foutu, poisseux, couvert de pains et fruits mal digérés. C’en était trop ! Fâché,il dénonça Jésus aux autorités locales. Jésus fut condamné pour mauvaise conduite en état d’ébriété, tapage nocturne, mauvaises mœurs.
On le cloua sur une croix. Sa foi était en compote mais sa fin fut si romanesque qu’après plus de 2000 ans, la tradition du dernier repas… reste.
Et aujourd’hui on parle encore de lui, avec quelques corrections, et une censure bien placée pour limiter les débordements.
Ainsi soit-il!
Merci, Hélène, pour ce texte plein d’humour ! Je vais le relire, histoire d’être sûre de ne pas en avoir laissé une miette… Bravo et au plaisir de lire encore tes nombreuses (futures) participations à notre chronique ! Tes textes seront aussi nombreux, j’espère, que les pains que Jésus a multipliés, mais en moins rassis, car on les aura dévorés très vite.
Merci Magali pour tes retours positifs!
J’ai encore du chemin à faire, j’ai même laissé des fautes d’orthographes!
Je compte bien tenter de relever les prochains défis.
Je trouve votre démarche formidable. C’est vraiment chouette de pouvoir partager nos écrits avec des petits inducteurs de créativité!
Bravo et merci pour cela!