la photo qui tue

Anthony Horowitz a écrit de nombreux romans pour la jeunesse, notamment dans les domaines du policier et du fantastique. Dès les premières pages tournées, il sait emmener le lecteur dans son univers passionnant et très particulier. C’est un excellent auteur, et les amateurs d’intrigues, de phénomènes inexpliqués, de frissons, sauront apprécier ses livres, et tout spécialement celui-ci !

Aujourd’hui j’ai choisi de vous parler de « La photo qui tue », édité chez Le Livre de Poche Jeunesse. Il regroupe 9 histoires, comme l’indique le titre : « à vous glacer le sang » ; un titre qui a attiré toute mon attention, et qui est je trouve, finalement, un titre plutôt bien choisi !

Ces 9 histoires toutes très différentes, font froid dans le dos et tournent autour de faits étranges :

Un appareil photo qui semble avoir un étrange pouvoir, une baignoire de l’époque victorienne hantée, une maison perdue dans une campagne mystérieuse, un vieil ordinateur qui affiche des messages inquiétants, un rêve horrible un peu trop réel…

Les histoires sont relativement courtes, une trentaine de pages chacune, et se lisent très vite. Elles se déroulent toutes à Londres, les personnages principaux ont entre 11 et 17 ans. Cette tranche d’âge est idéale pour le jeune lecteur car elle lui permet facilement de s’y identifier et de se laisser emporter par le récit.

Sans vous en dire trop, je vous ai tout de même choisi deux extraits issus de deux histoires :

(…) En temps ordinaire je suis ce qu’on appelle « un gros dormeur ». Cette nuit-là, pourtant, je me suis éveillé. Tout à coup mes yeux se sont ouverts et j’ai senti la fraîcheur de l’oreiller sous ma nuque. Qu’est-ce qui m’avait tiré du sommeil ? Il n’y avait aucun bruit dans la chambre sauf… une sorte de bourdonnement faible, doux, insistant, bizarre. Puis j’ai remarqué une lueur verte dans la pièce. Une lueur tout à fait inhabituelle, qui éclairait les affiches de cinéma sur les murs – pas assez forte pour permettre de lire les titres, mais suffisamment pour distinguer les images. J’ai tourné la tête et les os de ma nuque ont craqué en pivotant sur l’épine dorsale. Ma joue gauche a touché l’oreiller. J’ai regardé de l’autre côté de la chambre (…).

L’auteur a su attiser ma curiosité dès les premières pages, si bien qu’il m’a été impossible de m’arrêter au beau milieu d’une histoire ; aller jusqu’à la fin était vraiment nécessaire !

L’écriture est simple et très bien adaptée au jeune public. Le récit est très bien structuré, l’intrigue vraiment bien amenée, ce qui laisse le dénouement impossible à deviner !

Ces histoires sont surprenantes, inquiétantes et certaines pourront même paraître assez effrayantes pour nos jeunes lecteurs !

(…) L’image de la baignoire, que lui renvoyait le miroir au-dessus de son épaule, attira son attention et elle prit soudain conscience que, depuis qu’elle était entrée dans la salle de bains, elle avait évité de la regarder. Pourquoi ? Isabel posa sa brosse à dents, se retourna, et l’examina. Décidément elle ne l’aimait pas. Sa première impression se vérifiait. La baignoire était immense et laide, avec son émail terni et les traces jaunes du goutte-à-goutte sous le robinet. Et il lui sembla – c’était stupide mais elle ne pouvait chasser cette impression – que la baignoire l’attendait. Absurde. Elle esquissa un sourire crispé. Puis elle remarqua autre chose. (…)

J’ai trouvé très intéressant que certaines de ces histoires abordent le respect, mais aussi le bien et le mal ; et ici, le mal semble être souvent puni…

« La photo qui tue » d’Anthony Horowitz est une lecture conseillée à partir de 11 ans. Mais seulement pour ceux et celles qui n’ont pas peur de sursauter…