AubeMort – Les Ravens de James Barclay

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 Quelques infos pratiques:
AubeMort est sorti pour la première fois en France en août 2002 chez Pocket. Dix ans plus tard et après un passage chez Bragelonne, on a eu droit à une réédition chez Milady en format poche. Le roman compte 645 pages et la couverture est signée Raymond Swanland. Il coûte actuellement 9,20 euros en France.

Résumé de l’histoire :
Les Ravens sont un groupe de mercenaires reconnu dans tout Balaia. Lors d’une mission, ils rencontrent un mage Xetesk nommé Denser et sont embarqués, bien malgré eux, dans la quête du terrible sortilège AubeMort, nécessaire pour sauver leur civilisation du joug des Seigneurs Sorcyers, échappés de leur prison dimensionnelle…

 

Mon p’tit avis:

Les 150 premières pages sont difficiles à lire. Pour être franche, j’ai même failli arrêter, mais mon inconditionnel amour pour la dark / heroïc fantasy m’a poussée à aller voir plus loin… Et c’est heureux ! Le début de ce premier tome est beaucoup trop rapide : on arrive au milieu d’une bataille et, déjà, un personnage meurt. On n’a pas vraiment le temps de compatir au malheur de ces héros tout juste rencontrés que, déjà, l’hécatombe se poursuit pour ceux qui n’avaient plus connu de pertes depuis dix ans. Rassurez-vous, je ne vous spolie rien : on est toujours dans les trois premiers chapitres du livre et l’intrigue ne s’est pas encore mise en place… Les personnages non plus, d’ailleurs. Beaucoup de noms nous sont balancés à la figure, certains disparaissent, d’autres restent, mais difficile de savoir sur qui ça va tomber. À la manière, un peu, d’un G.R.R. Martin, James Barclay joue avec nos nerfs, mais avec un peu moins d’efficacité puisqu’on ne connaît pas les personnages qu’il s’amuse à tuer.

« Par le nord, par l’est, par le sud et par l’ouest…Bien que disparu, Raven tu survivras toujours et nous ne t’oublierons pas. Que les dieux sourient à ton âme. Où que tu sois, quoi que tu affrontes maintenant et à jamais, puisses-tu finir par trouver le repos. »

Puis, doucement, le panorama se dessine, la quête se met en place. Le but ? Retrouver les artefacts nécessaires au lancement d’AubeMort, le plus puissant sortilège jamais créé, afin de sauver Balaia de la menace des Seigneurs Sorcyers. La quête s’impose aux Ravens par la force des choses, eux qui n’ont jamais travaillé que pour l’argent se voient contraints d’escorter Denser, le seul mage capable de lancer le sortilège pour l’avoir étudié toute sa vie, afin qu’il échappe aux assassins. C’est à ce moment-là qu’on se rend compte du réel talent de Barclay. Il a créé un univers qui, tout en correspondant aux standards d’une bonne œuvre de medieval-fantasy, surprend par sa richesse. L’auteur ne se contente pas de nous balancer des formules magiques en pleine tête avec de jolis sortilèges qui font des étincelles : grâce au personnage d’Hirad Cœur-Froid, un barbare qui n’entend pas grand-chose à la magie, Barclay développe l’aspect technique de cet art. De la manipulation du mana à la plus complexe annale, de l’histoire des quatre collèges aux rivalités intestines qui les animent, on comprend tout ce qu’il faut savoir grâce à des dialogues rondement menés entre les différents Ravens, d’où un style d’écriture très dynamique.

Mais plus que l’univers, plus que le style d’écriture, la véritable force des Ravens tient dans ses personnages. Une fois le nœud central réellement constitué, on ne peut que s’attacher à Hirad, le barbare, le bourrin de service, qui ne se croit pourtant pas invincible et est secoué par des peurs très humaines. Il ressent des émotions comme nous tous, ce qui n’est pas le cas de tous les héros de fantasy qui ont par moment une fâcheuse tendance au gary-stutisme.
Cela étant, qualifier Hirad de « héros » serait une terrible erreur, car les Ravens sont une équipe ! Alors n’oublions pas le Guerrier Inconnu, mystérieux chef du groupe, ni Ilkar, le mage elfe julastien ou encore Denser, le mage xetesk ni même Talan et Richmond, deux autres guerriers. D’autres les rejoindront plus tard, mais je tairais les noms, histoire de ne pas vous gâcher la surprise. Chaque personnage colle à un rôle stéréotypé, pourtant, ils ont tous ce petit quelque chose qui les rend uniques et profondément attachants. Je ne vous cache pas avoir eu un gros coup de cœur pour Denser, mais il paraît que j’ai un truc avec les mages noirs… Allez comprendre.

Magie, aventure, que manque-t-il dans ce cocktail déjà bien tentant ? Ah, oui… Les dragons ! Ou plutôt, le dragon, car, dans ce tome, il n’y en a qu’un : Sha-Kaan. Il apparaît déjà dans le chapitre 2 et il n’est pas près d’oublier les Ravens…

Avouez, vous êtes intrigués !

Alors si vous avez envie de commencer une bonne saga de med-dark-fantasy, jetez-vous sur les Ravens, vous y trouverez votre compte ! Accrochez-vous pour le début et dites-vous que la suite en vaut vraiment la peine, parole d’OmbreBones. Il y a de tout dans cette saga et avec un très bon dosage. J’ai d’ailleurs terminé les sept tomes en très peu de temps et, même s’il y a quelques longueurs dans les romans (la faute à la multiplication des points de vue qui fait qu’on en a assez de certaines parties de l’histoire), ils ont énormément de qualités. Notamment dans tout ce qui touche au développement de la mythologie elfique. (Mention spéciale à Auum pour ceux qui iront jusque là ! ♥)

Alors, n’hésitez plus !

Ça m’a fait rêver : Denser – Les personnages – L’univers – Les dragons !
Y’avait pas de quoi fouetter un chat : Début beaucoup trop rapide et brouillon.

Ma note sur ce tome: 7.5/10
Ma note sur la saga complète: 8.5/10