Bonjour à tous,

Les genres de l’imaginaire comptent parmi mes préférés. Ainsi, la couverture et le résumé du 1er tome d’Entre les mondes ont immédiatement ouvert mon appétit. Signé Maëlle Andals, il est sorti en 2015.

Petite précision : cette chronique ne portera que sur ce tome, intitulé Le Passage. Vous trouverez le second, Les Descendants, aux éditions Dreamcatcher. Un grand merci à eux pour ce partenariat.

Pour quels lecteurs ?

– Young adults & adultes ;

– Les amateurs de fantastique ;

– Tout auteur désireux de se lancer dans une série.

Membre du SDO, un groupuscule chargé de réprimer les manifestations paranormales, Néva se voit confier une mission d’infiltration peu commune : démasquer celui qui sème le chaos dans la communauté vampirique. 

Dans le même temps, elle rencontre Adrian, chevalier de Méenne. Un autre monde ? Depuis des décennies, Méenne et Kork se livrent bataille pour éradiquer la magie.

Quel est ce lien qui les unit ? Jusqu’où iront-ils pour remplir leur mission respective ?

Dès le début de ma lecture, ce cocktail de bit-lit et d’héroic fantasy, relevé par un soupçon d’espionnage, m’a agréablement surprit. Malgré ce mélange atypique, l’ensemble fonctionne bien. Mieux, l’auteure réussit à lui donner de la cohérence.

Les chapitres vous plongent, tour à tour, dans le quotidien des deux protagonistes : Néva et Adrian. Une excellente idée qui permet de développer les deux univers et de poser chaque pan de l’intrigue à part. Le tout met en valeur les différences de culture ainsi que les similitudes et crée du suspense.

Malheureusement, mon enthousiasme s’arrête ici. Dommage, sur le papier, ce roman avait tout pour me plaire, mais je ne pouvais pas laisser passer ses nombreuses faiblesses.

Au niveau de l’intrigue, je déplore l’omniprésence du sentiment amoureux et de la sexualité. En effet, Néva est en couple avec Gabrielle au moment où elle rencontre Joshua (le maître des vampires) et Adrian. Au fil des pages, nous passons donc d’un triangle amoureux, à un carré pour finir au pentacle. Si je trouvais l’idée intéressante au début, je me suis assez vite lassée tant cela devenait risible. D’autant que tous ces bécotements font passer la mission au second plan.

De ce point négatif en découle un autre, et non des moindres : l’omnipotence de Néva. En plus d’incarner une bombe sexuelle, elle est tout simplement l’alpha et l’oméga de l’intrigue. Je me suis même demandée s’il ne s’agissait pas d’une Mary Sue en puissance.

Là encore, dommage, car l’auteure crée beaucoup, voire trop, de personnages, mais ne les développe pas assez. En effet, certains n’apparaissent que dans une ou deux scènes.

Résultat des courses : tous ne possèdent pas leur propre personnalité, très peu sont pas attachants et l’ensemble se révèlent parfois source de confusion.

Concernant le narrateur, Maëlle Andals a opté pour une focalisation externe omnisciente. Malheureusement, celui-ci devient trop omniscient vers la fin. Il se fait trop bavard et sape complètement le suspense.

Côté style, c’est l’hécatombe !

Entre la ponctuation aléatoire, les nombreuses fautes d’orthographe et répétitions, l’abus des participes présents (au moins un par page), des phrases grammaticalement incorrectes et plus longues que celle-ci. J’ai compté, la palme revient à une qui fait six lignes ! Pour moi, ça sent le premier jet corrigé à plein nez !

Le verdict

Vous l’aurez compris, ce roman a du potentiel, mais il l’exploite mal. Ses faiblesses de narration et de style occultent les points forts de l’intrigue et de sa structure.

Si l’auteur prend le temps de poser le cadre, j’ai senti qu’elle s’essoufflait aux trois-quarts du récit. Elle va donc trop vite et annihile le suspense qu’elle avait habilement tissé. De ce fait, la fin ne relève pas le niveau, bien au contraire. Elle m’a laissé sur la mienne et ne me donne pas envie de découvrir la suite.

Au passage, je rappelle la règle d’or pour écrire une série :

Elle s’ouvre avec l’incipit du premier tome et se termine avec l’excipit du dernier. À l’intérieur, chacun doit avoir un début et une fin qui lui est propre.